Jeudi soir, à la salle Coluche, l’Association Française pour un Sport sans Violence et pour le Fair Play a organisé une table ronde sur le thème du sport féminin, haut niveau et reconversion.
Le Maire Hervé Mazurek a souhaité la bienvenue aux présents et s’est interrogé effectivement sur la place de la femme dans le milieu sportif, le sport féminin dans les médias, et le regard féminin plus présent dans les émissions sportives.
Comment cette image de la femme sportive évolue dans la société patriarcale ?
Une soirée, une table ronde avec quatre invitées, sportives de haut niveau, et d’âges différents : Nadine Bredillet, Claire Ayuso, Marie-Céline Bernard et Marie Alice Yahé Bauxis
Dominique Eynard salue les élus des quatre communes du bassin minier, le président du CDOS, les représentants des clubs sportifs, …
Après deux années d’arrêt, une reprise avec une nouvelle équipe depuis septembre.
Louis De Santi a été l’animateur de la soirée. Avec ses témoignages, on se rend compte qu’à Montceau tout tourne autour de la gym et du Rugby, deux pôles forts de la cité avec la passion comme moteur, la passion chevillée au corps !
Nadine Bredillet, gymnaste et fille de gymnastes.
Passion à 13 ans 1ère sélection en équipe de France pour la rencontre France-URSS à Orléans.
En 1972, J.O de Munich à 14 ans. « J’étais la plus jeune française.
1976 ; JO de Montréal avec ma sœur, Martine. On était trois françaises.
Dans la délégations il y avait 28 filles pour 179 garçons. Pour les jeux de Paris en 2024, on aura la parité ! Ça bouge…
Arrêt en 1978 à 20 ans.
Je passe un brevet d’état et devient ETAPS puis juge.
Marié à un rugbyman. En retraite. Je continue d’entraîner un groupe de jeunes et je me suis investis dans le côté dirigeant que je ne connaissais pas.
Claire Ayuso, gymnaste depuis toujours avec le goût de l’acrobatie, de la danse.
« Il fallait aller à la gym tous les soirs ! »
Elle s’est dirigée vers le tumbling en 1991 jusqu’à 2004.
En gymnastique, elle avait un niveau national.
Un premier titre en tumbling de championne de France en 1995. Elle intègre l’équipe de France junior et le pôle France à Rennes pendant 4 ans. Elle ajoute deux titres de championne d’Europe en 1998 par équipe et en individuel.
Puis arrivent les blessures, et l’arrêt avec une reprise et une médaille de bronze seniors aux championnats d’Europe.
Elle opte pour la fonction d’entraîneur, comme 2ème métier.
Elle obtient une licence STAPS et le concours ETAPS.
À Carrières-sous-Poissy elle remonte le club et s’active pendant 12 ans. Puis retour en Bourgogne en 2016. Recrutée à la ville de Montceau, elle est en charge de la vie associative, puis chargée de la réunification des clubs de gym.
« Entraîner, c’est ma soupape ! Un besoin. Amener les petites au plus haut niveau… »
Son fils, Pablo est au pôle Espoir de Montceau et sa fille, Noélie a rejoint le pôle France de Saint-Etienne, en gymnastique !
Elle a donc entraîné sa fille. « C’est parfois compliqué, pas facile tous les jours. Mais on a globalement bien réussi à dissocier les choses et les rôles. »
Elle espère que ses enfants pourront vivre pleinement ces aventures riches en relations humaines.
« Toutes ces années de haut niveau m’ont apporté beaucoup pour ma vie professionnelle. »
Marie-Céline Bernard, professeur d’EPS et passion rugby !
Elle découvre le sport avec l’athlétisme en 1964.
Comment est-elle arrivée au rugby ?
En 1967, à Tournus, les entraîneurs souhaitaient monter une équipe féminine et sont venus me demander. J’ai fait le premier match contre Bourg en Bresse.
En 1971, la fédération interdit le rugby féminin.
On a créé une association à Toulouse et un 1er championnat qui a regroupé 22 équipes. En 1972, la circulaire du colonel Crespin qui demandait l’interdiction du rugby féminin. Il restait 3 clubs : Toulouse, Tournus et Bourg en Bresse.
On a quand même fait un championnat à 3 équipes et petit à petit les équipes sont revenues.
En 1989, elle intègre la FFR. En 1990, elle devient entraîneur de l’équipe de France féminine. En 1991, coupe du monde à Cardiff et la 3ème place. Coupe du monde en 1994, coupe d’Europe en 1995 tout en étant professeur d’EPS.
Le machisme régnait en maître à cette époque. L’évolution va dans le bon sens actuellement.
Elle a repris l’athlétisme et détient au lancer de javelot, le record de France féminin de plus de 75 ans et pour s’entretenir participe au penta-lancer des femmes de plus de 50 ans.
Marie-Alice Yahé Bauxis, rugby, consultante médias
Elle a commencé par la gymnastique, puis la GRS, puis l’athlétisme : perche et sprint.
« Mon premier entraîneur fut Marie Céline. Premier tournoi universitaire puis je rejoins les Coquelicots de Tournus ».
Après les Coquelicots, départ pour Nice, les premières sélections, on commence à conjuguer le rugby haut niveau.
Blessure, 5 fracture, avenir sportif incertain.
Opération plus que réussie, 1 an et demi plus tard, elle peut retrouver les terrains.
Elle regagne Montpellier, pour un poste de centre et retrouver l’équipe de France et remporter son premier bouclier de Vénus.
Puis, direction Perpignan, sélection en équipe de France
En 2010 en Angleterre, termine à la 4ème place et elle devient capitaine de l’équipe de France.
En 2014, préparation pour la coupe du monde mais malheureusement après un nouveau KO, la fédération ne lui redonne pas sa licence pour des raisons de santé.
Une fin de carrière pas choisie, difficile à accepter et descente, déprime puis remontée.
« Les médias m’ont contactée pour commenter la coupe du monde. C’était une façon nouvelle de participer à l’événement… et la découverte d’un nouveau métier.
Puis Canal +, pour suivre et commenter le top 14. Une expérience toute nouvelle.
J’ai vu l’évolution du rugby féminin. Ma participation a été bien perçue, avec une certaine légitimité. On sait de quoi on parle avec parfois un angle différent. »
Quels sont les combats encore à mener dans le sport féminin ?
Le rugby évolue. Les dotations suivent doucement. C’est la médiatisation qui apporte l’éclairage qui attire l’argent et la visibilité. Il s’agit de boucler la boucle !
Il faut réaliser des performances qui attirent les médias, les sponsors, et l’oeil du spectateurs.
La FFR a 30 joueuses sous contrat. Le chemin du professionnalisme est long et lent. Les filles sont plus sur le double projet professionnel.
Pour ce qui est de devenir, entraîneur, Marie-Alice ne se sent pas légitime ni animée par cette fonction. J’ai le vécu, j’ai une autre manière de rendre, c’est le raconté, avec le micro. Je transmets mieux et plus.
Concernant la reconversion, je n’y avais pas vraiment pensé n’ayant pas choisi ma fin de carrière. J’avais l’impression de n’exister qu’à travers le rugby.
Dans les centres de formation, on travaille sur les double projets, on prépare la reconversion avec de véritables projets.
J.L Pradines