Le quad et le sidecar se pratiquent essentiellement en individuel sauf pour les Nations _ comme en coupe Davis _ c’est par équipe. Et la prochaine édition (les 8 et 9 octobre 2016) aura lieu sur le circuit de Sainte-Radegonde, près de Toulon-sur-Arroux, d’où le stage ce week-end avec les « ténors » tricolores pour se familiariser avec la piste et parfaire la cohésion.
Incontestablement, pour les pilotes français, c’est un avantage de venir tourner sur le circuit international de Sainte-Radegonde en ce mois de mars.
Certes, peut-être eût-il été préférable d’organiser ce stage début octobre à huit jours de l’échéance internationale mais comme le souligne Jean-Pierre Forest, président du Moto club Dardon Gueugnon « le délai aurait été trop court pour remettre la piste en état ». Voilà pourquoi, en fonction des calendriers des compétitions, les 12 et 13 mars ont été retenus pour ce stage, d’autant plus que les conditions, tant sur la piste qu’atmosphérique en ce moment, sont parfaites. Car les Nations, que ce soit en quad ou en sidecar, jamais les Français ne sont parvenus à faire triompher les couleurs nationales. Et à écouter les deux entraîneurs présents, Laurent Sambarrey pour le sidecar et Freddy Blanc pour le quad « dans les deux disciplines, nous avons des chances de podium ». « Voire même de l’emporter en quad » ne manque pas de préciser « l’expert » en la matière.
Deux jours de stage intensif avec des séances matin et après-midi, du travail par atelier avec d’un côté de la piste les quads, de l’autre les équipages de sidecar. Bien que le but est de se familiariser avec le tracé, il s’agit également de faire naître un esprit de groupe pour bien figurer aux Nations, épreuve disputée par équipe (3 engagés par pays). « Ce n’est plus le même challenge, explique Laurent Sambarrey. Ici, les pilotes n’ont plus le même comportement, ils n’hésitent pas à se donner des consignes, ils échangent. Aux Nations, ils représentent leur pays alors ils veulent se surpasser surtout devant leur public. Le jour des Nations, ils portent les couleurs de la Fédération française de moto, les couleurs de la France et non pas celles des sponsors ».
Les pilotes ont déjà effectué un premier stage il y a un mois, Sainte-Radegonde est le second et un dernier, début octobre, sera l’occasion d’établir la composition des équipes. Sans vouloir trahir la pensée des deux entraîneurs, il y a fort à parier que les équipages Valentin Giraud/Nicolas Musset (vice-champion du monde en 2015) et Yohann Hydulphe/Bastien Chopin seront à nouveau présents en octobre prochain. Et que le staff tricolore compte beaucoup sur Jérémy Warnia en quad, sans doute le tout meilleur au monde qui a tout gagné aux USA mais absent ce week-end. Bref, aux pilotes de gagner leur place, de démontrer leur capacité à se surpasser. Avec un bémol toutefois : « Si tu ne passes pas les bosses aujourd’hui, tu ne les passeras pas en octobre » assure Freddy Blanc.
Valentin Giraud, pilote de sidecar
(Vice champion du monde en 2015)
Il a fêté ses 26 ans, hier et depuis 2012, il court après le titre de champion du monde de sidecar avec son équipier, son cousin d’ailleurs, Nicolas Musset. Valentin, on peut le considérer comme un « pro », sauf que la semaine, il travaille. « Je suis animateur en maison de retraite » dit-il sans ambages. Il est licencié au club de Chevigny dans les Deux-Sèvres et quand bien même le championnat du monde 2016 reste pour lui « sa » priorité, les Nations sont un objectif de la saison. « L’important est de constituer une bonne équipe pour espérer réaliser un bon résultat ici-même en octobre. Nous devons élever notre niveau pour faire mieux que cinquième l’an dernier en Allemagne ».
Pas simple cependant de rivaliser avec les meilleures nations et les meilleurs pilotes, surtout hollandais et belges. « Peut-être que je ne vis pas dans le bon pays. En France personne ne vient me voir pour me donner une fiche de salaire pour que je puisse exercer mon métier de pilote ». Certes, il a des aides mais le budget (105 000€ cette année pour le championnat du monde), il ne ménage pas ses efforts pour le boucler. Avec toutes les compétitions (championnat du monde, championnat de France, Nations), Valentin Giraud et son cousin, passent vingt-cinq week-ends dans l’année à sillonner les routes dans le monde. Premier rendez-vous international, début avril en Hollande. Le bon air de Sainte-Radegonde va peut-être leur donner des ailes.
Jean Bernard